Juifs en pays arabes. Le grand déracinement 1850-1975: [Format Kindle] Auteur: Georges Bensoussan - ISBN:
B00BN7FPF4 - Langue: Français
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Extrait
DES «PAYS BARBARES»
«Je me suis soigneusement abstenu de tourner en dérision les actions humaines, de les prendre en pitié ou en haine. Je n'ai voulu que les comprendre.»
Spinoza, Tractatus l. IV.
Au cours des années 1860-1890, les sociétés de géographie comme les sociétés militaires qui leur sont liées, mais aussi d'autres organisations éducatives et philanthropiques tels l'Alliance israélite universelle (AIU, la grande institution philanthropique juive, d'origine française, fondée en 1860) et le Jewish National Board envoient sur la rive sud de la Méditerranée et au Proche-Orient des émissaires-explorateurs. Certains, comme Charles de Foucauld au Maroc en 1883, ont pour mission d'organiser un relevé topographique du pays dans un but quasi militaire. D'autres, à l'instar des mandataires de l'AIU, sont chargés d'examiner l'état de la population juive et ses besoins ainsi que la situation de ses droits généralement ignorés dans une situation de misère générale. Ou d'étudier la possibilité d'ouvrir une école de l'AIU. C'est à cette fin que Joseph Halévy, l'un des plus grands hébraïsants de son temps, professeur à l'école normale de l'Alliance (ENIO), est envoyé au Yémen en 1869-1870, puis au Maroc en 1876. Halévy narre en détail la condition des Juifs indigènes. La connaissance de l'hébreu, cette langue vernaculaire de toutes les communautés juives du monde, lui sert de passeport. C'est de Marrakech qu'il rapporte en 1876 la vision la plus terrible du monde juif d'Orient. Au terme de son voyage, plus de 300 Juifs viennent le saluer à la sortie de la ville «malgré le danger», écrit-il, de s'être montrés si empressés auprès de l'étranger. Ils craignent, à leur retour, de rendre des comptes, risquant «peut-être d'être battus, jetés en prison et dépouillés de leur bien à cause de moi ; cette pensée sombre me déchira le coeur et me révolta contre le sort. Nous nous séparâmes sous le coup des plus profondes émotions que le coeur humain ait jamais ressenties».
«Pays sauvages», assènent à longueur de rapports diplomates, missionnaires et professeurs de toute espèce comme, ce 26 juin 1871, Auguste Beaumier, consul de France à Mogador (Essaouira, Maroc), qui note que, parmi les Juifs de la localité, on rencontre aussi «quelques natures d'élite qu'il est douloureux de voir étouffer par la barbarie sans nom de ce pays». Dix ans plus tard, en 1881, à l'autre bout du monde arabe, le vice-consul de France à Hodéïda, au Yémen, évoque un «pays encore barbare» à propos des violences perpétrées contre les Juifs.
Invité en 1889 dans une riche famille juive de Meknès, monté sur la terrasse de la maison de ses hôtes, Pierre Loti, qui cache rarement le dégoût que lui inspirent les populations juives, se prend à rêver : «En promenant mes yeux tout autour de ces terrasses [...], j'ai un instant la compréhension et l'effroi de ce que peut être la vie des Israélites, astreints craintivement aux observances de la loi de Moïse, et murés dans leur quartier étroit, au milieu de cette ville momifiée, séparée du monde entier.»
Six ans plus tôt, en 1883, le jeune Charles de Foucauld parcourait longuement le Maroc pour en rapporter un relevé hydrographique et topographique de première force. En matière d'antijudaïsme, il ne le cédait en rien à Loti. Lui aussi, pourtant, se laisse aller à quelques épanchements : «Tout Juif du bled es siba appartient corps et biens à son seigneur, son sid. [...] Son hommage rendu, il est lié pour toujours, lui et sa postérité, à celui qu'il a choisi. Le sid protège son Juif contre les étrangers, comme chacun défend son bien. Il use de lui comme il gère son patrimoine, suivant son propre caractère. Le musulman est-il sage ? Économe ? Il ménage son Juif. [...] Mais que le seigneur soit emporté, prodigue, il mange son Juif comme on gaspille un héritage ; il lui demande des sommes excessives, le Juif dit ne pas les avoir ; le sid prend sa femme en otage, la garde chez lui jusqu'à ce qu'il ait payé. [...] Rien au monde ne protège un israélite contre son seigneur ; il est à sa merci.»
Présentation de l'éditeur
Sous l’effet de l’occupation par les Européens, les Juifs d’Orient, majoritairement séfarades, ont accédé à une forme de modernité culturelle et parfois à un réel développement économique et se sont affranchis de l’ancestral statut de dhimmis. Bientôt le conflit autour de la Palestine et la collusion de certains leaders arabes avec les pays de l’Axe ont fini de dissoudre les ultimes liens qu’une longue cohabitation avait jadis établis. Lorsque les puissances européennes durent lâcher prise, les Juifs furent contraints de partir et de former une autre diaspora, non sans avoir subi presque partout humiliation et spoliation, voire parfois violences et pogroms. Du Maroc à l’Égypte et de la Libye au Yémen sans oublier l’Irak et la Tunisie, des centaines de milliers d’habitants des pays arabo-musulmans se sont comme volatilisés en une génération à peine. En outre, ces minorités juives ont été éclipsées par la prédominance d’un judaïsme ashkénaze lui-même recouvert par l’ombre immense de la Shoah.
Cet épisode de l’histoire du peuple juif, lourd d’innombrables drames humains, est aujourd’hui largement oublié, voire occulté. À l’appui d’une documentation inédite considérable, Georges Bensoussan envisage ce phénomène dans toute son épaisseur. Son livre, appelé à faire date, sera pour tous ses lecteurs une découverte et même pour une partie d’entre eux un véritable choc.
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REVUEUn pavé (de 800 pages, mais de lecture aisée) dans la mare immonde de l'antisémitisme du monde arabe.
Ce travail immense, étayé par une multitude de références (citations et témoignages) qui se corroborent au fil de la narration, détruit systématiquement le mythe de l'aimable protection des Juifs prodiguée par les Arabes bienveillants.
Du Maroc au Yémen, en passant même par l'Egypte et l'Irak, berceaux du prétendu âge d'or de la tolérance, pendant des siècles les Arabes ont considéré les Juifs comme des êtres inférieurs. A ce titre, les Juifs devaient marcher pieds nus dans les villes et les villages. Un sultan a été jusqu'à inventer une demi-babouche obligatoire qui une fois enfilée permettait au talon de râcler le sol. Il était interdit aux Juifs de monter une bête, d'être armés pour se protéger, de sortir de leur quartier; leur parole n'avait aucune valeur devant les tribunaux. Ils étaient régulièrement dépouillés, pillés, razziés, rackettés, bastonnés (huit cents coups sur une simple dénonciation de voisin), soumis à l'arbitraire. Les enfants arabes leur jetaient des pierres. Les adultes les assassinaient pour un rien.
En Afrique du Nord, alors que les Juifs accueillirent la colonisation comme une possibilité de délivrance, ou d'émancipation, ou d'occidentalisation, les Arabes frustrés de cette "arrogance" redoublèrent leurs tueries.
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